D'autres aurores - reprise régulière d'Hendiadyn.
Après un an de pause, je remets officiellement en service Hendiadyn, petit blog littéraire qui ne demande qu'à être lu, critiqué, commenté par les passionnés de littérature d'hier et d'aujourd'hui.
Je me permets donc un petit point personnel sur l'année qui s'est écoulée après ma dernière note dans ce blog.
Ce fut donc l'année des concours, et donc l'année de l'extrême limite. Un point de rupture a été atteint, après six années de bons et loyaux services post-bac. Une année de rencontres, de surprises, de déceptions, de remise en question surtout. Un été paradoxalement sombre vient couronner ces mois compliqués, mais me permet d'en tirer des enseignements qui me feront vieillir plus vite. Faire des tris drastiques. Reprendre les choses autrement. Je n'en suis pas fâchée, plutôt soulagée. Cette année l'aliénation m'a rattrapée, et je me suis éloignée de ce qui m'avait amenée ici. Je n'ai pratiquement pas lu, et je le regrette beaucoup, car j'ai perdu en cours d'année l'envie le lire, le souffle de l'écriture, l'absolue fascination du mot juste, au bon moment, ainsi que la vertu carthatique du fragment, de l'histoire sans conséquences, qui permet de ne pas sombrer dans la folie.
Académiquement, je choisis de m'orienter vers les langues étrangères et l'enseignement à l'étranger, mais c'est une autre histoire.
Littérairement, je retiendrai de mes quelques années passées dans le supérieur trois rencontres d'auteurs, essentiellement, qui ont eu lieu principalement grâce à Laurent Demanze, professeur émérite de littérature française à l'ENS de Lyon, qui mérite tout le respect et l'admiration pour son implication et son travail permanent à nos côtés : Vincent Delecroix (auteur notamment de l'excellent Ce qui est perdu), Tanguy Viel (Paris-Brest, Cinéma) mais surtout Pascal Quignard, qui est, et restera, ma dernière rencontre littéraire essentielle et indélébile.
Viel, lors d'une rencontre privilégiée durant un atelier de lectures et d'écritures contemporaines, nous a parlé avec enthousiasme et lucidité de son travail d'écrivain. De sa collaboration avec Minuit, de ses difficultés à parvenir à la publication, de ses relations avec le monde littéraire, et surtout, de son rapport à l'académisme. Lors du dialogue que nous avons eu avec lui sur ces sujets, il avouait faire une stricte séparation entre l'écriture et l'enseignement, qu'il a résumé en ce petit aphorisme modeste :
"On ne peut pas être juge et parti.
J'ai choisi d'être un parti, j'ai choisi d'être écrivain."
Viel a raison. Et comme lui, je choisis d'être écrivain.
Après les Veuves Blanches donc, toujours disponible aux Editions du Net, une nouvelle écriture, légèrement plus ancrée dans la réalité et l'Histoire, mais toujours aussi psychique et intimiste, a pris place depuis quelques semaines, et un manuscrit naîtra, comme souvent, de quelques nuits sans sommeil.
Je reprends donc mes notes sur les ouvrages rencontrés en librairies, par hasard ou non, et vous invite à me conseiller des livres, des auteurs, des expériences littéraires. N'hésitez pas à me contacter par le biais du formulaire à droite, ou par commentaires.
Merci aux lecteurs et lectrices qui, malgré le silence, sont toujours venus vérifier si, dans un sursaut, je ne m'étais pas réveillée. :)